Les stratégies du pouvoir et de domination

1 décembre 2025

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Synthèse rapide

  • Le pouvoir se définit comme la capacité d'agir, d'ordonner et d'être obéi, avec diverses notions chez les Romains : potestas, imperium, auctoritas.
  • Plusieurs perspectives analytiques du pouvoir : perspectives romaines, quantitatif (Russe), relationnel (Foucault), marxiste.
  • La domination selon Weber se découpe en trois formes : traditionnelle, charismatique et rationnelle-légale.
  • La théorie de la séduction et du spectacle transforme la puissance en manipulation plus qu'en contrainte directe.
  • La pensée de Machiavel, centrée sur le réalisme, insiste sur l'objectif de conservation du pouvoir, la fin justifiant les moyens, au prix d'une vision pessimiste de l'humain.
  • Richelieu développe la raison d'État et la nécessité de décisions immorales pour la stabilité de l'État.
  • La théorie du bouc émissaire de René Girard explique l'unité sociale par la désignation d'un ennemi commun.
  • La stratégie du pouvoir se fonde sur la prudence, la discrétion, la ruse, la maîtrise de soi, la capacité à s’adapter et à manipuler, tout en protégeant sa réputation.

Concepts et définitions

  • Pouvoir : capacité à faire faire, donner des ordres, être obéi, avec des dimensions juridiques, légitimistes ou relations.
  • Domination (Webers) : la probabilité qu’un individu obéisse à un ordre, selon trois formes : traditionnelle, charismatique, rationnelle-légale.
  • Gouvernementalité (Foucault) : mode de contrôle diffus visant la normalisation des comportements des populations.
  • Désir mimétique (Girard) : désir influencé par celui des autres, favorisant la compétition et la violence.
  • Raison d’État : principe selon lequel l’intérêt supérieur de l’État justifie parfois des actions immorales ou contraires à la morale individuelle.

Formules, lois, principes

  • Le pouvoir selon Russel : « La production d’effets voulus ».
  • La maxime de Machiavel : « Le but justifie les moyens ».
  • Principe de Richelieu : la raison d’État prime sur la morale ou la religion.
  • Le principe du "ne pas tenir toujours sa parole" (Machiavel) : s’adapter à la situation et ne pas être lié par ses promesses, sauf en cas d’intérêt.

Méthodes et procédures

  1. Analyser la situation concrète : intérêts, contexte, forces en présence.
  2. Utiliser la ruse et la force selon les circonstances.
  3. Se montrer imprévisible pour déstabiliser l’adversaire.
  4. Maintenir une image de maîtrise et de discrétion.
  5. Dissimuler ses intentions véritables.
  6. Choisir ses conseillers et réseaux pour augmenter sa capacité d’action.
  7. Équilibrer cruauté et clémence selon la situation.

Exemples illustratifs

  • Machiavel recommandant d’êtreCruel mais de l’être tempéré pour maintenir la peur sans susciter la haine (Le Prince).
  • Richelieu utilisant la raison d’État et la diplomatie pour renforcer le pouvoir royal en France.
  • La société de consommation de Baudrillard transformant objets et signes en marchandises de désir, renforçant la société hyperréaliste.

Pièges et points d'attention

  • Confusion entre pouvoir légitime et pouvoir par la force ou la ruse.
  • Sous-estimer l’impact de la séduction et du spectacle dans la société moderne.
  • Croire que la morale ou la religion doivent toujours primer en politique.
  • Ignorer la complexité des relations sociales et leur dimension symbolique.
  • Se méfier des simplifications : chaque pouvoir est contextuel et changeant.

Glossaire

  • Potestas : puissance civile dévolue aux magistrats romains.
  • Imperium : pouvoir de contrainte fort, notamment dans la sphère militaire.
  • Auctoritas : capacité d’augmenter la légitimité d’un acte ou d’une personne.
  • Gouvernementalité : manière de gérer les comportements et les populations.
  • Désir mimétique : désir influencé par l’imitation du comportement d’autrui.
  • Raison d’État : logique propre à préserver la stabilité et la sécurité de l’État, au-dessus des règles morales.