Fiche de révision : La monarchie absolue en France (1598-1789)
📌 L'essentiel
- La monarchie absolue en France s'étend de 1598 (fin des guerres de religion) à 1789 (Révolution).
- Le pouvoir royal est considéré comme divin, fondé sur la doctrine bossuetienne et le droit divin.
- Le roi gouverne avec un Conseil du Roi, des officiers, et des intendants, dans un cadre de législation héritée du droit romain, coutumier et royal.
- La souveraineté appartient au roi, mais son pouvoir rencontre des résistances institutionnelles comme les parlements, États généraux, et cours souveraines.
- La centralisation administrative et financière est progressive, mais confrontée à ces résistances.
- La crise financière, les contestations sociales et les réformes inabouties conduisent à la Révolution de 1789, qui dépasse l’absolutisme.
📖 Concepts clés
Droit divin : Légitimité du pouvoir royal venant de Dieu, légitimant l’absolutisme. Le roi est considéré comme le représentant de Dieu sur Terre.
Doctrine scolastique : Philosophie médiévale reliant pouvoir royal et volonté divine, influant sur la légitimation de l’absolutisme.
Absolutisme : Régime où le roi détient tous les pouvoirs sans partage ni limite légale, considéré comme sacré et inviolable.
Souveraineté : Pouvoir suprême du roi ou de la nation, inaliénable et indivisible dans le cadre monarchique.
Conseil du Roi : Organe consultatif et décisionnel central, chargé d’assister le roi dans la gouvernance.
Vénalité des offices : Pratique permettant d’acheter ou vendre des charges publiques, renforçant la bureaucratie patrimonialisée.
République : Forme de gouvernement où le pouvoir appartient au peuple ou à une élite, en opposition à la monarchie.
Officiers : Agents royaux chargés de fonctions judiciaires, administratives, souvent patrimonialisés par achat.
Intendants : Représentants du pouvoir royal dans les généralités, chargés de l’administration locale, renforçant la centralisation.
📐 Formules et lois
Gratia Deo Francorum Rex : La grâce de Dieu, le roi, principe fondamental de la légitimité divine.
Principe de souveraineté : La souveraineté réside en le roi seul, qui détient le pouvoir suprême.
Loi divine et naturelle : Limites du pouvoir royal selon la doctrine scolastique ; le roi doit gouverner selon la loi divine, la raison.
Doctrine Bossuet : « Gratia Deo Francorum Rex » ; le roi régit par la grâce divine, sacré et tout-puissant.
Principes de légitimité : La légitimité repose sur la loi divine et la loi naturelle ; le roi est soumis à la loi divine mais idéalement pas à la loi humaine.
🔍 Méthodes
- Conseil du Roi : consultation pour orienter l’administration.
- Nomination d’officiers et intendants : pour appliquer la politique royale.
- Recours au droit romain, coutumier et législation royale pour élaborer le cadre juridique.
- Réunions des États généraux : légitimer la fiscalité et certains pouvoirs.
- Cassation des décisions : recours contre les cours souveraines via le Conseil du Roi.
- Réformes par ordonnances : actes législatifs édictés par le roi, souvent contestés ou modifiés par les parlements.
- Centralisation par l’intermédiaire des intendants : agents privilégiés du roi dans les provinces.
- Codification du droit par ordonnances et édits.
- Contestations institutionnelles : parlements et États revendiquant un rôle législatif ou fiscal.
💡 Exemples
- Édit de Nantes (1598) : fin des guerres de religion. Reconnaissance de la liberté religieuse protestante dans certaines régions.
- Ordonnance civile de 1667 : unification de la justice civile, proche du code Napoléon.
- Réforme Maupéou (1770) : tentative d’affaiblir les parlements pour renforcer le pouvoir royal.
- Discours de Louis XV (1766) : affirmation de la toute-puissance royale face aux résistances institutionnelles.
⚠️ Pièges
- Confondre la théorie du droit divin avec la réalité des résistances institutionnelles (parlements, États généraux).
- Négliger que la monarchie absolue est limitée par des institutions et résistances sociales.
- Croire que le roi monopolise tout le pouvoir sans opposition : en réalité, il doit composer avec diverses institutions.
- Confusion entre législation royale, coutume, droit romain : ces sources cohabitent sous l’Ancien Régime.
- Penser que l’absolutisme est un pouvoir sans limite : il est théoriquement sacré, mais contrôlé par des pratiques institutionnelles.
📊 Synthèse comparative
| Aspect | Théorie du droit divin | Réalité institutionnelle |
|---|
| Légitimité | Vient de Dieu | Respects la résistance des parlements et États |
| Pouvoir du roi | Absolu, délié de lois terrestres | Limité par institutions et résistances |
| Source du droit | Droit divin, coutumes, lois royales | Comble entre coutumier, romain et législatif |
| Résistances | Limitée à la contestation théorique | Parlements, États, corps intermédiaires |
✅ Checklist examen
- Connaître la définition et les principes du droit divin et de l’absolutisme.
- Identifier les principaux organes de l’administration royale : Conseil, intendants, officiers.
- Expliquer le rôle des parlements, États généraux dans la limitation du pouvoir.
- Maîtriser quelques exemples clés pour illustrer la gouvernance monarchique (Édit de Nantes, ordonnance civile de 1667).
- Comprendre la transition progressive vers la Révolution de 1789, avec ses causes et ses manifestations.
- Assimiler la relation entre doctrine scolastique, théorie du pouvoir de Dieu, et la pratique politique.
- Être capable d’analyser une situation ou un texte en lien avec la monarchie absolue en France.